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Tout simplement noir

Photo du rédacteur: MickaelMickael

Dernière mise à jour : 28 déc. 2020

sortie : 8 juillet 2020 | réalisé par : John Wax & Jean-Pascal Zadi | où le voir


Qu'il est compliqué et complexe maintenant de rire d'une communauté quelle qu'elle soit ! Les films réussis deviennent mémorables (Rabbi Jacob, OSS 117), les autres sont taxés de nullité, de vulgaires, voire de racistes (Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?, A bras ouverts). Question de talent ? De propos ou de message ? Sûrement mais pas que ! Jean-Pascal Zadi & John Wax tombent en plein dans l'actu avec ce film. Allons voir de plus près.

 

L'histoire

Jean-Pascal décide de lancer une marche de contestation réservée aux hommes noirs. Une équipe télé le suit dans ses préparatifs. "L'Amérique a eu Martin Luther King, l'Afrique a eu Nelson Mandela, la France aura Jean-Pascal Zadi" comme il y est dit. Mais est-il seulement préparé à cela ? Visiblement non. Au fil de ses pérégrinations pour faire la promotion de sa marche il va aller rencontrer les stars noires du show-biz pour les rallier à sa cause...qui n'est peut-être pas vraiment la leur. Car son idée de ce qu'est être un noir, n'est pas forcément la même pour tous les autres.


Bien entendu c'est une comédie...Vous vous en doutiez si vous connaissez le parcours de Zadi (ou juste en regardant l'affiche). Les questions identitaires sont posées et les réponses que chacun apporte prouvent qu'il y en a autant que de personne. Chacun a son histoire, chacun a son idée, sa manière de vivre sa situation. Et surtout, pour espérer arriver à y répondre, il faut un minimum de connaissance et de culture, ce que son personnage n'a visiblement pas. De là vont naître les quiproquos et les situations désastreuses.


Il cherche à créer une unité, une force, une puissance, mais il n'arrive qu'a créer bordel, chaos et désordre à la limite du lynchage. En voulant créer une marche pour mettre en avant les homme noirs, il exclu d'office les femmes noires, les blancs qui se sentent concernés par le sujet, mais il ne veut pas non plus des arabes, des juifs, oppose l'orient et l'occident, se fout de l'écologie puis met de côté ses idéaux des qu'il voit une opportunité de célébrité et d'argent se présenter à lui. Petit à petit il se rend compte qu'il est malgré lui ce qu'il dénonce. Peut-être parce que l'espèce humaine est comme ça et qu'il y a des cons partout, il ne faut pas chercher plus loin.


Le film sort par le plus grand des hasards en plein débat sur la place de la communauté noire dans le Monde. Certaines situations du film résonnent étrangement ou différemment maintenant. Voir Zadi se faire plaquer au sol par des flics n'a pas l'effet comique voulu car depuis l'actualité en a décidé autrement.


Techniquement

Le côté documentaire sert de prétexte. Les regards caméra sont nombreux pour montrer que la caméra existe. Souvent cela vient aussi appuyer les blagues...à la longue c'est redondant. Les jumps cuts font penser à un style très web, comme on peut le voir dans les vidéos de Youtubeurs. Ce qui donne l'impression qu'on est allé chercher le meilleur des propos et situations sans se soucier du montage final. Pas ou peu de différents axes dans une même scène. On suit l'action.


Casting

Zadi s'entoure d'une pléiade de personnalités et de comédiens pour aborder le sujet. Il se sert de l'image que chacun renvoie pour créer le personnage. Fary est lâche et à la recherche de popularité, Claudia Tagbo monte au quart de tour, Eric Judor se découvre noir, Kareen Guiock en a marre d'être catégorisée "journaliste noire", Lucien Jean-Baptiste et Fabrice Éboué se traitent de racistes, même Dieudonné est abordé dans le film...le spectre est aussi large que le nombre de guests ! La seule qui joue un "vrai rôle" c'est Caroline Anglade, en femme qui supporte tant bien que mal son mari et lui remet les pieds sur terre constamment.


Conclusion

Il n'y a pas vraiment de fin dans ce film, ce qui peut surprendre. Mais comme il n'y a aucune réponse possible à la question posée, c'est presque normal que le film se termine ainsi (même si on aurait pu attendre un peu plus d'ingéniosité côté scénario). En tous cas il vient clairement expliquer que le repli identitaire n'est pas la réponse qu'il faut apporter. L'ouverture est la clef, tout comme la connaissance. Tout simplement...

 
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