Sortie : 22 mars 2023 | réalisé par : Denis Imbert | où le voir
En 2014, l'écrivain Sylvain Tesson tombe d'un rebord de fenêtre. Ivre et voulant fanfaronner, il chute de 8 mètres. Lourdement handicapé, il se lance dans sa reconstruction. En résultent un livre et une adaptation au cinéma. Allons voir !
L’histoire
Pierre est un écrivain célèbre. Habitué à la vie parisienne et aux excès de celle-ci, il mène une existante confortable au rythme de ses sorties littéraires. Le soir d'une fête, lui qui est un bon sportif, tombe de la façade d'un immeuble qu'il escaladait. S'ensuivra une longue rééducation qu'il souhaite ponctuer d'une traversée de la France. Il veut remonter la "diagonale du vide" en empruntant les chemins noirs, ceux qui évitent les villes. Il veut partir à la marche sur 1300 km contre les avis de tous.
Si à l'origine, il veut raconter la France profonde, lui qui connaît la Sibérie, mais ne connaît pas son pays, va petit à petit se retrouver lui-même. Faire le point de sa vie passée faite d'excès et se concentrer sur ce que son état physique lui permet de faire. Tout le monde veut qu'il écrive sur cette mésaventure qui lui est arrivée, mais pas lui.
Il trouvait l'idée stupide au départ, mais il va rapidement faire le parallèle entre cette France qu'il traverse et ce qu'il est ou a été. Parsemé de flashbacks, le film va nous apprendre qui est véritablement Pierre.
Techniquement
Le film est l'occasion de s'évader avec Pierre à travers cette diagonale du vide. Des paysages magnifiques et une nature impressionnante. Mais pas de sensationnalisme avec des plans aériens à foison ! La caméra est bien ancrée au sol et nous marchons avec Pierre. Trois temporalités s'entremêlent : le temps présent et sa lumière douce, le temps d'avant des parties parisiennes nocturnes et colorées, enfin le temps de la reconstruction à l'hôpital, froid et bleuté.
Casting
Jean Dujardin est incroyable de justesse et de finesse. Il est le pivot du film. Quelques comédiens viennent lui renvoyer la balle et rythmer les différentes parties du récit. Chacun représente une de ses facettes. Joséphine Japy est l'ex de Pierre, elle sait qu'il va fuir de nouveau lorsqu'il sera sur pieds. Jonathan Zacaï incarne ce que Pierre ne sera plus. Izïa Higelin, sa sœur, l'être normal qu'il ne sera jamais. Anny Duperey, représente la famille, celle à laquelle on se rattache quand plus rien ne va, mais qu'on ne chérit pas assez en temps normaux. Lou Chauvain, une jeune bergère, lui montre inconsciemment les tentations du passé qu'il refuse désormais. Dylan Robert est celui qui va le sortir de la solitude le temps de quelques kilomètres. Tous sont d'une belle justesse.
Conclusion
Une introspection douce. "Sur les chemins noirs" nous amène sur les routes de Pierre. En empruntant ces sentiers désertiques, il va vers sa propre reconstruction mentale et physique en nous invitant à en faire de même le long de ces paysages magnifiques.
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