Sortie : 13 novembre 2024 | réalisé par : Ridley Scott | où le voir
An 2000. Ridley Scott entre de plein fouet dans le 21ᵉ siècle avec un péplum comme on en avait plus vu depuis des lustres ! GLADIATOR venait réveiller le cinéma avec sa reconstitution historique, ses combats et son histoire. Une suite devait se faire, mais le projet ne s'est jamais monté, jusqu'à ce jour.
L’histoire
16 ans après la mort de Maximus et de Commode, Rome est sous le joug d'Empereurs tous aussi violents que libidineux. Lucilla, sœur de Commode, a fait fuir son fils Lucius pour le protéger, car dernier héritier de sa lignée, mais trop jeune pour monter sur le trône, donc facilement zigouillable. Lucius est maintenant un jeune adulte et combat en Afrique. Lors d'un assaut romain, sa femme meurt et il est fait prisonnier par le Général Acacius. Condamné à devenir gladiateur, il est repéré par Macrinus et va aller combattre à Rome. Macrinus en tant qu'ancien esclave de Marc-Aurèle, peut prendre sa revanche. Lucius retrouve Acacius et va pouvoir venger sa femme. Lucilla retrouve son fils et va devoir le reconquérir, mais elle est mariée à Acacius...
C'est un sacré bordel scénaristique, je vous l'admets... Mais nous avons évité le pire quand on sait par quels chemins est passé le scénario. Ridley Scott voulant à tout prix rattacher ce film au premier, les virages ont été rudes, c'est pourquoi le film n'arrive que maintenant. Mais l'attendait-on ? Le premier film se suffisait largement à lui-même. Il faut croire que Scott n'a pas aimé ce qui a été fait avec les suites des autres films qu'il avait initiés. Il le dit d'ailleurs lui-même, c'est pour ça qu'il est revenu faire ce film.
Si Ridley Scott du haut de ses 84 ans défonce encore tout le monde, la comparaison avec la maestria du premier opus est normale. Et le 1ᵉʳ remporte la mise ! Que de surenchère pour ne pas refaire le même film. Celui-ci est bien plus violent et tombe parfois dans le gore gratuit. Certaines choses en plus d'être fausse historiquement (mais est-ce vraiment le souci de Scott) sont tellement nases qu'elles vous sortent du film. Des combats contre des singes-hyènes ultra-baraqués, le Colisée transformé en pataugeoire avec des requins numériques, est-on dans un Fort Boyard sous acide ?
Autre gros problème du film à mon sens, le manque de clarté dans la temporalité des événements. Sur quelle période se passe l'ensemble ? Tout va très vite et l'échelle sociale devient une catapulte ! Ça donne espoir de savoir qu'on peut arriver à la tête d'une nation alors qu'on était encore en prison deux séquences avant.
Techniquement
L'usage de trop d'effets numériques pour donner un souffle épique au film fera qu'il vieillira surement moins bien que son ainé. Certaines choses sont même ratées (les animaux numériques notamment).
La DA du film est impressionnante. Costumes et décors sont flamboyants et d'une grande richesse. Les combats sont d'un haut niveau et nous sommes en immersion totale !
La musique n'est pas de Hans Zimmer même s'il y a des redites. Mais c'est son protégé Harry Gregson-Williams qui s'en charge tambours battants ! Il lui sera compliqué de dépasser Zimmer malheureusement, sa BO n'apportant rien de si original.
Casting
Il y a de tout dans ce choix de comédiens. Les anciens sont de retour : Connie Nielsen (tellement botoxée que ça devient dérangeant) et Derek Jacobi. Paul Mescal porte le film et les séquences de bataille comme il faut. Pedro Pascal est impeccable même s'il n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Joseph Quinn & Fred Hechinger sont les erreurs de casting du film. Ou alors se payent-ils tout simplement des rôles mal écrits ? Qu'est-ce donc que ces Empereurs de fête foraine écervelés, ne pensant qu'à la baise et la mort sanguinolente ? Où est passée la noirceur et la finesse d'écriture du personnage de Commode ? Mais le vrai rôle principal est celui tenu par Denzel Washington. Il a pour lui tout ce qu'un acteur rêve de jouer, passant d'un état à l'autre d'un clignement de cil. Une vraie leçon.
Conclusion
Par moment, on entendrait presque Ridley Scott nous criant tel Maximus "N'êtes-vous pas assez divertis !!!" Alors oui, il y a du divertissement, merci monsieur, mais il manque par moment de fond. Et puis la surenchère n'a jamais été gage de qualité ou de générosité créative. La mesure a du bon parfois ! Heureusement, il y a Denzel !
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