Sortie : 6 octobre 2021 | réalisé par : Cary Joji Fukunaga | où le voir
L'arlésienne ! On l'attendait depuis des mois, sans cesse repoussé, le film s'est fait attendre. On croyait qu'on ne le verrait jamais et puis le voilà enfin ! Craig tire sa révérence avec cette dernière apparition en tant que Bond. Est-ce que ça valait le coup d'attendre si longtemps... Très certainement !
L’histoire
Bond n'est plus agent secret et s'est retiré avec Madeleine. Mais le passé est plus que présent dans leur vie et tout s'écroule une nouvelle fois pour lui. Au fond du trou, il recroise Felix Leiter qui lui demande de l'aide pour capturer un scientifique. Mais en acceptant, Bond ne se doute pas qu'il va se mettre à dos son ancien employeur, le MI6, et que sa cible est véreuse. À cela vont se rajouter les fantômes du passé de Madeleine. Bloefeld arrive à tirer les ficelles depuis sa cellule. Bond reprennant du service va se rendre compte qu'il a été remplacé par une nouvelle agente 007 avec qui il va devoir faire équipe pour empêcher un virus de se propager. Et il va surtout apprendre qu'il a une descendance. C'est peut-être pour tout ça qu'il picole plus que de raison à longueur de scènes notre James !
Le film lorgne souvent vers le genre et le survival. L'espionnage est mis de côté pour se concentrer sur l'aspect humain des personnages plus qu'il n'a été le cas sur les précédents films. Ce qui illustre le mieux mon propos est cette ouverture en deux temps. D'abord une séquence "glaçante" (sans mauvais jeu de mot) illustrant l'histoire racontée dans Spectre sur l'enfance de Madeleine. Puis Bond et Madeleine qui se la coulent douce en Italie avant que les emmerdes n'arrivent. L'émotion est là en moins de dix minutes de films. Ce sera comme ça pendant presque trois heures.
Tourné avant l'existence du Covid19, le film a réussi à anticiper la pandémie devenant ultra-actuel, ce qui plaira à nos amis les complotistes. Ici, il est question d'un virus semblable à la variole, développé dans les laboratoires britanniques du MI6 permettant de tuer des gens par simple contact en s'attaquant directement à leur génome. Le but premier était de cibler directement une personne via son ADN, mais entre de mauvaises mains, l'arme va se retourner contre ses créateurs et le SPECTRE veut se charger de le diffuser à grande échelle en le vaporisant. Le parallèle avec notre crise sanitaire est vite trouvé.
Ce nouvel opus est riche en rebondissements, mais aussi en twists et en surprises plus ou moins cousus de fil blanc. Le secret est un des thèmes du film. Donc des révélations, il y en aura tout du long. En effet, Fukunaga a la lourde tâche de clôturer toutes les questions qui ont été lancées depuis Casino Royale.
Certains vont crier au scandale en voyant le mythique Bond être déconstruit pièce par pièce, d’autre vont y voir de l’audace, car le héros redescend au grade de simple homme avec ses faiblesses. C'était déjà le cas dans Casino Royale ou dans Skyfall et ça avait plu. Là les curseurs sont poussés à fond. Parfois ça fait du bien aussi !
Techniquement
Avec ses 250 millions de dollars de budget se hisse au sommet des Bond les plus chers. Donc forcément il n’y a rien à redire sur l'aspect technique du film. Rien ne déborde et tout est parfaitement maitrisé.
Pour sa première fois à la tête d'un Bond, Hans Zimmer signe une partition particulièrement soignée. Calme et discrète aux bons moments, mais qui bourrine quand il le faut tout en respectant les thèmes qui nous sont chers.
Casting
Pareil... Aucune erreur n'était possible. Que ce soient les "vétérans" toujours présents, les acteurs confirmés qui viennent faire coucou, ou les comédiens que personne ne connaissait avant, tout est équilibré. Tous jouent à la perfection et sont crédibles dans leurs rôles. Mention spéciale aux deux enfants Coline Defaud et Lisa-Dorah Sonnet ainsi qu'à Ana de Armas qui joue une James Bond Girl originale, totalement badass tout en n’étant pas sûre d'elle, un vrai régal.
On aura pu lire tout et son contraire sur le rôle de Lashana Lynch qui reprend ici le matricule 007. Il suffisait d'attendre la sortie du film pour juger sur pièce. Elle a tout ce qu'il faut pour : talent, audace, charisme, prestance. Mais est-ce pour autant la relève de James Bond... la réponse est dans le film.
Si bémol il devait y avoir, ce serait du côté du méchant joué par Rami Malek, dont on ne comprend pas trop les intentions. Aussi, il n'est pas aussi horrifiant que ça comparé à un Javier Bardem ou un Christophe Waltz qui plaçaient le niveau de terreur assez haut. Il a une gueule bizarre ok. Il se fringue étrangement, pourquoi pas. Est-ce que ça en fait un méchant pour autant... pas certain. Mais bon, passons cela.
Pour l'ensemble du casting leurs fins pourraient ressembler à du Hamlet. Mais s'ils ne meurent pas forcément tous, ils ont tous droit à une sortie digne dans ce dernier chapitre de l'ère Craig.
Conclusion
Pour l’heure, c’est l’un des meilleurs Bond toutes catégories confondues. On pourra regretter quelques moments d’ultra technologie qui poussent le film trop loin dans l'irréalisme le plus total. Mais cela mis de côté, EON a réussi à faire un excellent Bond et surtout un excellent film, tout simplement. Une sortie royale pour Craig. Mais si nous sommes rassurés par la célèbre phrase "James Bond reviendra" en fin de générique, reste à savoir comment, tant la tâche va être compliquée pour les successeurs.
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