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Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan

Photo du rédacteur: MickaelMickael

Sortie : 5 avril 2023 | réalisé par : Martin Bourboulon | où le voir


Premier épisode du diptyque consacré à nos célèbres Mousquetaires, nous voici avec le nouveau film de Martin Bourboulon. Depuis son Eiffel qui était bien pauvre, tout laissait à croire que le grand spectacle inhérent à l'œuvre de Dumas risquait d'être un pétard mouillé. Et bien, c'est tout le contraire !

 

L’histoire

Le Royaume de France se porte mal. Louis XIII a du mal à gouverner la France, les catholiques et les protestants ne s'aiment toujours pas, les Anglais espèrent un faux pas du roi et les conspirations s'immiscent de partout à tous les niveaux. Le jeune d'Artagnan, un gascon qui rêve de devenir Mousquetaire, se retrouve au milieu de tout ce merdier.


Tout comme la France dans l'histoire, nous sommes aussi à la croisée des chemins, entre le film d'aventure, une comédie, un film d'action, un thriller politique. Il y en aura pour tout le monde et ce n'est pas plus mal comme ça ! Une histoire riche et un film choral, comme on en pond rarement dans notre pays. La dernière version française au cinéma date d'il y a presque soixante ans. Toutes les précédentes versions des Mousquetaires avaient été réalisées par des américains ou des anglais avec peu de succès (Le très daté L'Homme au masque de fer, le risible D'Artagnan ou l'anachronique Les Trois Mousquetaires). Il était temps de se réapproprier nos romans. Et pour ça, le réalisateur retravaille avec Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière au scénario et ça lui va bien. Car contrairement à Eiffel, ici, il y a du rythme et chaque séquence est chargée narrativement. Bon, ils ont eu Alexandre Dumas qui leur a fait une excellente v1, il faut bien avouer.


Techniquement

La direction artistique est impressionnante. Costumes, décors, maquillages, lumières, le tout frôle la perfection. Certes, il en ressort un film à l'esthétique marron qui va surement déplaire à certains. On perd les nuances de couleurs auxquelles le Technicolor avait habitué le spectateur quand il était question de film de capes et d'épées, mais ce n'est pas plus mal comme ça ! Le directeur de la photographie, Nicolas Bolduc, signe une fois de plus une image très travaillée. Entre les longs plans séquences lors des combats dignes de The Revenant et les magnifiques plans d'ensemble dans les rues ou les différents châteaux, il met la barre très haut !


Ce qui m'agace en revanche ici, c'est la musique. Comme dans tous les films modernes, elle est quasi omniprésente. Mais elle manque tellement d'originalité ! N'y avait-il pas d'autres notes dans la gamme que les mêmes utilisées par Hans Zimmer dans The Dark Knight ? N'existait-il pas un autre style que celui de Sherlock Holmes ? Les pizzicati avec les cordes, le thème à deux notes pour le héros, les gros tambours... Ce film méritait autre chose de bien plus inspiré ! Alors oui, son auteur Guillaume Roussel a été un élève d'Hans Zimmer, mais de là à simplement recopier ce qui a été fait il y a plus de dix ans.


Le film aurait couté 32 millions et le diptyque est estimé à 75. Je n'aime pas ramener un film à son budget pour ne pas être caricatural. Parfois l'argent est très mal dépensé. Parfois, il l'est parfaitement. J'ai l'impression qu'ici, c'est assez honnête. On ne se fout pas de la gueule du spectateur et il en a largement pour son argent !


Casting

Comme je le disais plus haut, nous avons un très bon film choral, presque en total équilibre. Romain Duris et Pio Marmaï sont moins utilisés, mais apportent une bonne dose d'action à chaque apparition. François Civil se révèle être un acteur complet grâce à ce film. Et Vincent Cassel apporte ce qu'il faut de noirceur à l'intrigue. Mais le quatuor a tendance à jouer de manière trop théâtrale parfois. Un manque de naturel que n'a pas Lyna Khoudri. Elle apporte fraicheur et réalisme à son personnage et donc à l'histoire. Louis Garel donne vie à un Louis XIII perdu et parfois risible. Vicky Krieps personnifie le mensonge qui vérole la royauté à merveille. Quant à Evan Green elle campe à merveille l'antagoniste Milady. Tous les seconds rôles sont au cordeau. Je regrette juste de ne pas y avoir vu McFly & Carlito, ni Zlatan...


Conclusion

Depuis Le Pacte des Loups, on attendait le renouveau du film de cape et d'épée, mais il n'y a eu que des échecs. C'était il y a vingt ans. Le dernier à avoir tenté sa chance était L'Empereur de Paris, mais il lui manquait un souffle épique. Là, nous avons un film généreux et complet. Un vrai film populaire comme la France sait en produire. Un vrai spectacle de cinéma qui ne prend pas le spectateur pour un con. Vivement la suite !

 
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