sortie : 18 décembre 1991 | réalisateur : Joe Johnston | sur Disney+
Il y a des films trop en avance sur leurs temps. Des projets qui auraient dû rester dans les tiroirs un peu plus et sortir au bon moment...Il y en a d'autres qui peuvent faire office de pionniers quitte à tomber trop vite dans les oubliettes. Mais grâce à Disney+ vous allez pouvoir découvrir Rocketeer, le vrai premier Avenger !
L'histoire
Juste avant l'entrée dans la Seconde Guerre Mondiale aux USA, le jeune Cliff Secord, voltigeur aérien, trouve une roquette développée en secret par Howard Hugues. Il va la tester et l'utiliser en public pour sauver un aviateur qui va s'écraser. Tout le monde veut savoir qui est cet homme, et les vrais propriétaires de la roquette vont vouloir la récupérer.
Ça sent bon le vieux films d'action des années 80 n'est-ce pas ? Et bien oui, il a beau être sorti en 1991 et pourtant il semblait déjà daté à l'époque. C'est un film qui a très mal vieilli, mais qui se regarde avec nostalgie. Pour l'avoir découvert au cinéma quand j'étais enfant, j'en avais gardé un excellent souvenir. Un jeune héros avec une machine démentielle, sa jeune copine un peu cruche, le méchant qui n'est pas gentil, des nazis, le FBI et de l'action. Tout ce qu'il faut pour ravir un petit garçon !
Ce héros est le vrai premier Avenger, car Disney avait à l'époque réuni exactement les même ingrédients qu'un Captain America : une adaptation de comics, un mec avec des technologies lui permettant de devenir un super-héros et Joe Johnston qui réalisera par la suite le dit Captain America. Pour continuer sur les ressemblances : Howard Hugues ressemble étrangement au père de Tony Stark et il combat les nazis (Les Avengers combattent Hydra qui est la même chose). Vous comprenez où vous mettez les pieds donc.
Ai-je besoin de vous en dire plus sur l'histoire ? Le héros va tout faire pour retrouver sa petite amie en s'aidant de son nouveau joujou volé au méchant qui tient en otage la copine du gentil !! Mais comme il est gentil il va gagner et il ne voudra plus toucher à son joujou qui lui a apporté trop d'ennuis...Oui c'est cousu de fil blanc et on a vu ce film des centaines de fois.
Malheureusement ce film est sorti trop tôt et on voit bien qu'on est à la préhistoire du "blockbuster de super héros"...donc ce sera un semi-échec et le film ne connaîtra pas de suite, ni n’entraînera avec lui une mode pour ce genre de film.
Malgré tout c'est plaisant à regarder. C'est familial, léger, divertissant et surtout désuet. Le film apporte sa dose d'aventure et une esthétique Art Déco qui n'est pas déplaisante.
Techniquement
C'est un film charnière qui n'a pas été confié à n'importe qui. Joe Johnston vennant d'ILM a travaillé sur les Star Wars et Indiana Jones, c'est donc un technicien qui s'y connait en effets spéciaux. Johnston avait avant réalisé aussi "Chérie, j'ai rétréci les gosses" et signera par la suite Jumanji et le troisième Jurassic Park. Si je voulais être désagréable je soulignerai aussi le fait qu'il a travaillé sur Howard the Duck, un des pires films de tous les temps...
Mais, car il y en a un, justement le gros problème ce sont les effets spéciaux numériques. Ils ne sont pas à leur top niveau à cette époque. Ils sont peu utilisés ici, mais quand il y en a...et bien nous les voyons beaucoup ! Alors comment faire voler un homme autrement qu'en usant de ces subterfuge ? C'était assez compliqué comme pari et Johnston essaie de sauver les meubles comme il peut.
Notez que l'esthétique Art Déco apporte une vraie signature au film. La tenue de Rocketeer est ultra classe ! On se demande comment il arrive à mètre aussi vite sa roquette sur son dos parfois. La maison du méchant est assez intrigante et il se trouve que c'est un vrai décor, la Ennis House à Los Angeles.
Comme je le disais en préambule, ce film est sorti trop tôt. Il aurait mérité un traitement autre avec quelques années de technologie en plus, genre fin 1990 début 2000. Même si les cascades aériennes sont assez bien faites et que les séquences d'actions sont toutes réellement effectuées, les quelques moments nécessitant des effets numériques viennent un peu gâcher le grand spectacle qu'on vient admirer. Au moins il aura été le pionnier dans sa catégorie. Les studios et leurs réalisateurs ne feront pas les mêmes erreurs.
Casting
Bill Campbel est bien le héros du film malgré son charisme négatif. Jennifer Connelly a heureusement bien changé de registre depuis, car ici, elle y est nunuche à souhait. Timothy Dalton, fraîchement sorti de James Bond, essaye de (sur)jouer un méchant vraiment vilain. Paul Sorvino joue une fois de plus un gangster italien ( a-t-il seulement été appelé pour faire autre chose dans sa carrière ? ). Le mauvais doublage français n'arrange rien à l'affaire. Les second rôles sont guère plus crédibles.
Conclusion
Je n'en ai dit que du négatif, et malgré tout ce film reste un plaisant moment pour moi. Est-ce parce que je l'avais bien aimé enfant et que je lui pardonne ses erreurs ? Allez savoir ! En tous cas, si vous êtes un fan des Marvel, je vous encourage à le regarder. Vous y trouverez pleins de points communs avec "Captain America : First Avenger" et tout l'univers qui en découle. Un projet de reboot devait avoir lieu. Il arrivera à un moment c'est assez certain.
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