Sortie : 28 septembre 2022 | réalisé par : Brieuc Carnaille | où le voir
Une surprise arrive sur les écrans. Un premier film. Un sujet compliqué à traiter. Et un traitement narratif teinté d'onirisme. Une belle promesse.
L’histoire
Basile est extravagant et instable. Il sort à peine d'hôpital psychiatrique et c'est sa sœur qui s'occupe de lui et l'aide dans sa rémission. Basile rêve d'une vie parfaite qu'il voudrait avoir loin des médicaments qui le détruisent et de son incapacité à être "normal". Il lutte pour y arriver, conscient qu'il est un poids pour sa sœur et son beau-frère. S'il parvient à trouver du travail et une amie avec qui fonder une relation, il est impatient de retrouver cette normalité et va délaisser son traitement. Je ne vous en dirais pas plus, car vous en savez déjà trop !
Si le résumé peut paraître plombant, le film est pourtant très lumineux et assez joyeux. Il ne tombe jamais dans le misérabilisme en préférant traiter les visions avec de l'onirisme. Le mal dont souffre Basile tout du long n'est nommé qu'une fois : la schizophrénie, mais ç'aurait pu être n'importe quelle autre maladie mentale, l'efficacité du film aurait été la même. Le sujet n'est d'ailleurs pas là. On suit le combat d'un homme instable en quête de normalité. Mais le bonheur existe-t-il ? Où n'est ce que la recherche de celui-ci qui nous motive à lui courir après ?
Techniquement
On ne va pas se le cacher. C'est un film à petit budget, assez minimaliste. Mais malgré le peu de moyens, le film n'en manque pas. Nous avons là un traitement naturaliste, qui s'éloigne de la traditionnelle caméra-épaule des films français qui veulent faire authentique.
Souvent le film m'a fait penser à un certain cinéma nord européen (belge, danois ou norvégien). Et ce n'est pas pour nous déplaire !
Casting
Le casting est maigre, mais il est de qualité ! En premier lieu, le film tient sur Clément Roussier. Il offre une performance d'acteur impressionnante de la première à la dernière minute. Son phrasé vous fera penser à Dupontel tout comme sa folie douce et son extravagance ou sa candeur. Marine Vacth est un peu en retrait, mais c'est son personnage, qui supporte et porte son frère comme elle le peut sans jamais hausser le ton, toute en empathie et en douceur. Diane Roussel n'intervient que dans peu de scène, mais apporte une certaine crédibilité à la recherche du monde parfait convoité par Basile. Les rôles secondaires sont tous excellents de crédibilité et de retenue. Une belle performance collective.
Conclusion
Un vent nouveau sur le cinéma souffle en France. Malheureusement, ça se passe au moment où les plateformes prennent le pas sur les cinémas. Il est donc important d'y retourner. Quand la proposition est aussi belle et bien que ce film, ce serait dommage de rater le coche...
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