sortie : 12 février 2020 | réalisateur : Michel Hazanavicius | où le voir
Voilà que Michel Hazanavicius change une fois de plus de registre. Il propose maintenant un conte pour enfant (et parents) sur le thème du passage du monde de l'enfance à celui de l'adulte. Mais...mais...c'est le registre des Pixar ça d'habitude ? Effectivement ! Alors ça donne quoi en film ?
L'histoire
Un papa veuf s'occupe de sa petite fille. Tous les soirs il lui raconte une histoire pour l'aider à s'endormir. Jusqu'au jour où la petite ne veut plus d'histoire parce qu'elle est adolescente à présent. Tous les personnages imaginaires, que le père a inventé toutes ces années, se retrouvent abandonnés et vont vouloir reprendre du service.
Comme dit en préambule, c'est typiquement le pitch d'un Pixar, ou du moins, d'un film d'animation ! En film, c'est un peu plus compliqué de rendre ces univers trop oniriques crédibles. Et il faut un petit moment pour comprendre où le réalisateur veut nous mener. Les premières séquences des "histoires racontées" sont un peu compliquées à digérer sur le moment tant l'univers créé est coloré et absurde. Mais on s'y fait vite et on plonge.
Le film s'articule en trois temps : L'introduction qui prend un peu de temps pour présenter les personnages et l'équilibre qu'il va y avoir entre le réel et l'univers des histoires. Puis tout le déroulé de l'action qui est prenant, amusant et touchant. Et le film se termine sur une dernière partie qui tire un peu en longueur. Vu qu'il n'y a pas de grandes surprises dans ce film, on voit la fin arriver de très loin donc on s'ennuie un peu à la fin et on regarde souvent sa montre pour savoir quand est ce que ça va se terminer. Dommage...Ce manque de rythme dans la phase finale fait oublier tout le centre du film qui est très plaisant !
Techniquement
Beaucoup d'effets spéciaux (certains très réussis et d'autres assez étrangement ratés), une direction artistique poussée avec de beaux décors, des costumes flamboyants et des détails recherchés. Le parallèle entre les deux mondes fonctionne bien. Le seul truc un peu agaçant, sont (pour ma part) ses affiches de pubs qu'on retrouve tout au long du film. Des fausses pubs bien entendu, et chacune fait passer un message en adéquation avec ce qu'il se passe dans la scène. Donc ça devient un peu lourd à force.
La musique est signée Howard Shore qui avait officié sur le Seigneur des Anneaux notamment ! Une belle composition qui fait encore plus penser à un Pixar et c'était l'effet recherché d'après ce que dit Hazanavicius en interview. Si celle-ci est joliment composée elle est omniprésente jusqu'à ne plus en pouvoir. Parfois un peu de silence c'est bien aussi ! Mais au prix que doit coûter Shore...on va le mettre de partout.
Le film est en tous cas ultra inventif. Si ça n'avait pas été Hazanavicius aux manettes ça n'aurait pu être que Gondry ou...personne d'autre en France malheureusement.
Casting
Omar Sy et Berenice Béjo font le taff, ni plus ni moins. François Damiens est là aussi...bon, ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Le vrai plus sont les petites filles qui incarnent Sofia tout au long de son enfance puis adolescence. Elles jouent toutes deux avec beaucoup de naturel et de sincérité.
Conclusion
Une belle comédie familiale destinée aux enfants mais aussi leurs parents, ou juste aux gens nostalgiques de ces moments d'insouciance que nous avons tous connus. Un beau moment à partager. Ce film n'a pas trouvé son public en salle malheureusement (moins d'un million de spectateurs pour 25 millions de budget). C'est dommage, car c'est clairement le genre de film à voir en salle que le cinéma français ne nous propose que trop rarement.
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