sortie : 28 août 2019 | réalisateur : Grand Corps Malade / Medhi Idir | où le voir
Ayant moi-même été surveillant dans un collège, j'étais curieux de voir comment le cinéma pouvait s'emparer de ce sujet qui n'est à priori pas très cinégénique. Il s'y passe tellement d'histoires, tellement de cas individuels, que les possibilités sont multiples et rien n'est très beau à voir. De bons souvenirs en tant qu'élève et en tant que surveillant, comme des moins bons. Que va donc nous proposer ce film ?
L'histoire
Nous suivons la vie d'un collège de Seine-Saint-Denis et plus particulièrement l'arrivée de la nouvelle CPE (Conseillère Principale d'Éducation) fraîchement débarquée dans l'établissement. Elle découvre ses nouveaux élèves, ses nouveaux collègues, les histoires et les habitudes de chacun.
Une collection de portraits et de personnages. Les réalisateurs vont bien entendu se concentrer sur certains pour faire évoluer l'histoire, d'autres n'ont que des "rôles secondaires" pour amener de l'humour, de la tendresse ou parfois un peu plus de noirceur.
Chaque scène aurait presque pu être montée dans un ordre différent car nous passons d'un tableau à un autre sans forcément avoir de réel lien avec le précédent. L'action se passe sur une année scolaire, mais aucun indice de temps vient nous rappeler à quelle saison nous sommes.
Les liens et les affinités se créent entre les profs et les élèves, les profs et les profs, les élèves et les élèves. Tout le monde est dans le même bateau et avance ensemble.
La seule ombre au tableau est qu'on a rapidement l'impression d'un établissement idéal, tout y est propre, tout le monde est gentil, les quelques engueulades s'arrêtent relativement vite sans trop de violence, les cas compliqués ne le sont pas tant que ça. Beaucoup d'empathie de partout alors que la réalité et tout de même bien plus crue (je parle en connaissance de cause).
On peut aussi trouver déroutant le manque d'un réel enjeu narratif dans le film et d'une vraie fin. Mais le but n'est pas là. Dépeindre ces instants de vie(s) et montrer comment elle s'y passe.
Techniquement
Le film est sans fioriture. Quelques effets de montage pour comparer la vie des uns à celle des autres. C'est très naturaliste. Rien de bien particulier à signaler de ce côté là. Si vous l'aviez raté au cinéma ce n'est pas bien grave, une bonne télé vous suffira amplement.
Le son est particulièrement bien traité. L'appui de la musique est assez intéressant. A noter la reprise de Samouraï de Shurik'n version flûte ! Un très beau moment dans l'histoire du film (et aussi pour les nostalgiques des années 90).
Casting
Le véritable intérêt du film pour moi est là. Son casting. Les histoires de collégiens et de collège, tout le monde en a et tout le monde peut en raconter. Mais encore faut-il un vrai bon casting pour faire tenir le film debout. Tous les comédiens sont excellents et justes. Le jeune Liam Perron méritait sa nomination aux César (une allusion dans le film, qui devient presque prémonition). Tous les acteurs ont une belle partition à jouer et tous s'appliquent à le faire avec réalisme.
Conclusion
Un film agréable qui aurait pu durer bien plus longtemps. Plusieurs instants de vie avec pour fil rouge le lien que créé le collège. Corps enseignant, élèves, tous mènent au final la même vie. Il n'y a que leurs âges et leurs expériences qui diffèrent. Un film qui pourra paraître nostalgique pour certains et très actuel pour d'autres. Un agréable mélange à voir sans tarder.
Comments